6 septembre 2011

Je suis en deuil...

Bonjour tout le monde,

L'an dernier à la même date, je passais mon temps à l'hôpital pour des échographies, monitoring et rendez-vous de suivi. J'avais des contractions en quantités industrielles et avec mon diabète qui ressemblait à des montagnes russes, je savais au fond de moi que quelque chose n'allait pas... J'ai un instinct très fort, qui me trompe rarement. Je me fis tellement à lui, ça doit être pour ça, lorsqu'il me joue un tour, que je suis aussi affectée...

Comme de raison, mon intuition était bonne et rien n'était partie pour bien aller... Dans quelques jours, ça fera un an, un an qu'on m'a dit "Je ne sais pas si votre bébé sera encore en vie en débarquant de l'ambulance"... Je me rappelle de l'ambulancier, de son visage, de son regard, de son air inquiet et du timbre de sa voix. Je me rappelle de mon bébé, inerte avec des tubes partout, intubé qui était endormi afin qu'il ne bouge pas et surtout ne s'épuise pas... Il avait l'air mort. Si vous saviez à quel point ces mots me pèsent....Mais si je suis honnête, il avait l'air mort.

Et je me suis sentie comme si c'était le cas... On est partie avec mon bébé en ambulance et moi j'ai du rester seule à l'hôpital. Mon chum a été merveilleux et il m'a rappelé pourquoi j'étais tombée amoureuse de lui. Mais malgré sa présence spectaculaire, je me sentais seule, et coincé. J'étouffais, comme si c'était moi qui étais dans un cercueil. Mon bébé était en vie, du moins pour le moment. Mais j'étais en deuil, en deuil de ce qu'est supposé être une naissance en temps général... J'ai manqué d'air avec lui ce soir là, car les ambulanciers étaient partis avec mon oxygène, mon précieux bébé pour qui j'avais tellement d'amour. Mon merveilleux bébé que je n'avais pas eu l'occasion de prendre dans mes bras. Mon magnifique bébé avec qui, je n'avais pas encore eu le privilège d'échanger ce regard qui nous unirait pour l'éternité.

Quand on tombe enceinte, veut, veut pas, on a hâte à la naissance. Ce moment où enfin, on tient notre bébé dans nos bras, le moment ou notre regard croise le sien et où à la seconde même on s'est qu'entre nous, c'est une histoire d'amour qui ira bien au delà de la vie... Je suis lié avec mon bébé, dans la vie et dans la mort. Pourquoi je parle de mort alors qu'il est en vie. Parce que la mort est venu le saluer, elle a décidée pour je ne sais quelle raison de ne pas l'emporter avec elle, mais elle nous a laissé un message clair... La vie nous est prêtée...Pour combien de temps ??? Avec les arrêts respiratoires de mon fils, j'ai du mal à croire qu'elle me laissera 70 ans avec lui. Je l'espère, de tout mon âme, de tout mon cœur et de tout mon corps. Mais qui peut gagner contre la mort ?

Je suis en deuil, depuis un an je suis en deuil. En deuil de tout ce que n'a pas été la naissance de mon fils. En deuil, des moments heureux que nous aurions du passer avec lui quand il est né. En deuil d'avoir mal au bras, à force de l'avoir collé sur moi. En deuil d'être toute mouillé parce que collés ont transpire. En deuil d'avoir envie de dormir parce qu'il pleure. En deuil, de voir nos familles et nos amis venir le voir à l'hôpital. En deuil d'un petit bébé tout rose qui donne des coups dans le vide, comme il le faisait dans mon ventre. D'un bébé qui pleure la nuit, parce qu'au moins il est à la maison et surtout en vie... En deuil, de mes filles qui auraient tant aimé nous voir arriver à la maison avec leur petit frère dans nos bras. Au lieu de ça, nous avions droit à des visages tristes de petites filles qui voulaient voir leur bébé frère. En deuil, de temps pour me reposer après ma césarienne. En deuil de temps passer avec mon bébé une fois qu'il est revenu à la maison. En deuil, d'un accouchement qui pour une fois ce serait bien passé. En deuil d'une vie qui aurait été bien différente si tout c'était passé normalement...

À tous ceux qui voudront me dire, qu'il faut aller de l'avant, que j'ai des beaux enfants en santé, qu'il n'est pas mort, de regarder ce que j'ai de beau dans ma vie et non de penser à ce ne s'est pas passé comme je le voulais... Je vais vous dire ceci... Désolée, mais vous ne savez pas de quoi vous parler... Vous n'avez pas vécu ce que j'ai vécu et même si vous avez vécu quelque chose de similaire, vous n'êtes pas moi, vous n'avez pas le même passé que moi, ni les même forces, ni les même faiblesses. Je ne m'attends pas à ce que personne ne comprenne. Ce blogue est pour me vider le cœur, je prends ce qui est enfoui quelque part dans ma tête, et je le couche ici. Je vous demanderais donc, de vous abstenir de morale à 10 cents et de commentaires blessant ou moraliste du genre, il n'arrive jamais rien pour rien.

Pour le moment, je n'accepte pas du tout ce qui est arrivé, je suis en colère, en colère contre tout et contre rien. Ça n'aurait pas du ce passer ainsi un point c'est tout. Dans quelques jours mon fils aura un an. Je ne suis pas capable de penser à cette journée sans pleurer comme un bébé qui a faim. Je suis incapable de me replonger dans sa naissance qui m'est si douloureuse à me remémorer. Je voudrais qu'il ne soit pas malade, je voudrais avoir de bonnes nouvelles à sa prochaine radio des poumons. Je voudrais qu'il respire normalement... Je voudrais qu'il soit capable de ramper pendant 5 minutes sans être essoufflé au point d'avoir le tour de la bouche mauve. Je voudrais qu'un médecin quelque part voie qu'il ne va pas bien, pas bien au point qu'on lui fasse des examens plus approfondies. Il prend des pompes deux fois par jour, des fois 4 et même à ça, c'est si difficile pour lui de respirer, alors que ça devrait être la chose la plus facile à faire. Comment accepter les choses quand je vois son ventre se creusé comme un enfant mal nourri en Afrique. Il ne manque pas de nourriture, il manque d'air... Malheureusement ça ne se vend pas à l'épicerie...

Mon bébé est un bébé miracle, un petit garçon exceptionnel qui aujourd'hui quand son regard croise le mien, de ce simple regard, je sais que je suis la personne la plus importante dans sa vie. Il n'est pas comme les autres bébés, il n'a pas eu un début de vie comme les autres bébés. Il ne sera jamais comme les autres. Juste pour se tourner, il doit faire quelques respirations de plus que les autres enfants de son âge. Lorsqu'il sourit, ça vaut des milliards parce que pour lui la vie est belle, il n'est pas conscient que la bataille ne fait que commencer, il n'est pas conscient que de lourds examens sont à venir pour lui et que la mort pourrait venir le saluer de nouveau. Je vais penser positif, je n'oserai pas trop en demander et souhaite qu'il soit en parfaite santé, même si c'est ce que je désire le plus au monde. Tout ce que je veux, c'est qu'il vive le plus longtemps possible et surtout sans souffrir, sans avoir mal... Pour moi Samuel est parfait, je l'aime à en mourir, tout comme j'aime mes filles. Je donnerais ma vie pour mes enfants, pour leur bonheur. Alors pour eux, j'ai l'ai forte, j'ai l'air à l'épreuve de tout et je ne laisse surtout pas montrer, que c'est la colère qui fait battre mon cœur...

À ce qu'il paraît, dans un deuil, à quelque part, il y a une étape, acceptation... Elle est bien loin devant et chaque jour est un pas vers elle. Je sais que viendra le jour, où je me dirai que tout ça est derrière nous. J'accepte avec bonheur et amour, le fils que j'ai et je n'en voudrais pas un autre... C'est sa naissance que je n'accepte pas en tout points. En attendant, je dois vivre et essayer d'accepter, que le petit bonheur est partie sans même me donner la main.






Samuel à son départ pour Ste-Justine

















Samuel il y a 1 mois, alors qu'il a l'air parfaitement normal et en santé, ce qui n'est tellement pas le cas...





7 août 2011

RESPIRE SAM, RESPIRE !!!

Respire Sam ! Respire !!!

J'ai beaucoup hésité avant d'écrire ce message, mais en parlant avec une amie hier, j'ai réalisée que peut-être, ça me ferais du bien…

Je ne pense pas que personne ne pourra vraiment comprendre ce que je vis, car je ne connais personne qui a vécu ou vit ce que nous vivons avec Samuel depuis sa naissance le 20 Septembre 2010… Naissance quand je pense à ce mot, j'ai automatiquement le mot bonheur qui me vient à l'idée. Mais si on pense à la naissance de Samuel, moi et mon conjoint, c'est plus le mot cauchemar qui nous vient à l'idée… Aujourd'hui si ont pense à Samuel, le mot bonheur nous vient en tête, suivi de petit garçon plein de vie, et suivi des mots : stress, peur et mort…

Je n'ai jamais écrit le récit de sa naissance, pour la seule et unique raison que j'en suis incapable… C'est trop douloureux et personne en dehors de Stéphane et Sandy ma meilleure amie, ne connaissent vraiment tous les détails de la naissance de mon fils et des jours qui ont suivi sa naissance… Alors devoir tout écrire en détail signifie revivre chacun de ses moments en détail et je n'en ai pas la force… Depuis la naissance de mon fils, j'ai vécu plusieurs beaux moments. Chaque fois que je regarde mon gars je vis un beau moment… Chaque fois que je regarde mon gars, je crois aux miracles… Je crois en quelque chose de fort et beau.

En gros pour résumé, Samuel est né à 35 semaines de grossesse. Mais je faisais beaucoup de diabète de grossesse et je devais me donner plus de 200 unités d'insulines par jour. Pour ceux qui ne connaissent pas ça… C'est beaucoup, beaucoup d'insuline… Un des gros problèmes du diabète de grossesse c'est que ça nuit au développement des poumons du bébé. Ce qui a été le cas pour mon bébé lou… Je ne raconterai pas, mon avant accouchement, je me réserve ça pour une autre fois. Mais à 35 semaines, mon petit Samuel est né avec un développement global et interne d'un bébé de 32 semaines, avec les poumons qui équivalaient à un bébé de 24 à 26 semaines… C'était tellement, tellement forçant pour lui d'essayer de respirer. Quand je l'ai vu pour la première fois si on ne compte pas les deux minutes dans la salle d'opération…Il avait plus de 24h et j'ai tout de suite compris qu'il luttait pour sa survie… Mon cœur a mal, juste d'y penser. C'était insupportable à voir et je refusais de rester là devant lui à le regarder mourir devant moi et en même temps, je me sentais lâche de retourner dans ma chambre et de l'abandonner. Il avait besoin de moi, de savoir que j'étais là, de savoir que je serais toujours là pour lui et que surtout, par-dessus tout, je voulais qu'il vive.

Sans entrer dans ces détails, auxquels je ne m'autorise pas à penser… Au bout de 15 longues journées il était enfin à la maison. Les 15 journées derrières nous avaient été pénibles, stressantes et épuisantes mais malgré tout on croyait avoir gagné la guerre… On ne pouvait pas plus se tromper… On avait gagné une bataille mais certainement pas la guerre…

La première nuit que Samuel a passé à la maison m'a causé un si gros "rush" d'adrénaline, que je me souviens de chaque secondes de mon premier stress de maman d'un bébé prématuré avec des séquelles… En plus, d'avoir un problème de poumons, Samuel vomissait en jet. Jusqu'à ses 3 mois, c'était plus de 6 fois par jour. Sans compter toutes les fois où il régurgitait… On en connaissait la cause et il était suivi pour ça, mais il en reste que ce n'était pas évident et croyez-moi je n'exagère sur rien. Pour vous donnez une idée, j'avais genre 20 pyjamas et je ne dépassais pas trois jours avec. Pour en revenir avec ce à quoi je voulais en venir… La première nuit qu'il a été avec nous à la maison, j'ai découvert que quand il s'agissait de la vie de mes enfants, j'avais des nerfs d'acier. Vers 2h du matin, je donne le boire à mon fils, assis tranquille dans la chaise berçante que nous avons mis dans sa chambre. Je profite bien de ce moment magique "mère-fils". Je le fais boire et le regarde avec des yeux admirateurs remplis de tout l'amour qu'une mère peut porter à son enfant. Il est en train de boire et il me regarde avec ses petits yeux plissés et je vois son regard changé, son corps se raidir et il se met à vomir, mais à vomir comme je ne pensais pas qu'il était possible de vomir pour un aussi petit bébé. Il avait bu environ 20ml et j'ai eu l'impression qu'il en avait sorti de sa petite bouche au moins 20oz… Ça lui sortait par le nez également, je me suis dépêchée de l'assoir pour qu'il ne s'étouffe pas. Malheureusement, c'était trop tard, il était étouffé, mais solide. Il était tellement étouffé qu'il ne toussait même pas et il ne respirait pas plus. Tout s'est passé en quelques secondes, mais j'ai eu le temps de voir dans ses yeux un regard inquiet qui voulait dire… AIDE-MOI MAMAN… Pendant 2 secondes, je n'avais aucune idée de ce que je devais faire, je ne faisais que je répéter, "voyons, ça se peut pas… Il ne peut pas avoir survécu aux conditions qu'il était après sa naissance, et une fois enfin à la maison, il va me mourir dans les bras"… Juste là, à ce moment précis, mademoiselle l'adrénaline a décidé qu'elle entrait en action. Je me suis dit : je n'ai pas endurée tout ça pour que tu meures "icitte" à soir… S'en était hors de questions. J'ai viré mon gars de bords, je l'ai placé sur mon avant bras la tête vers le bas et je lui ai tapé dans le dos, selon la méthode que j'avais apprise dans mon cours de secourisme avec RCR. Il était tout mou, à la lueur de sa lampe, je le voyais changé de couleur, je sentais que même si ce n'est pas ce qu'il voulait, quelque chose était en train de le quitté. Alors j'ai continué à lui taper dans le dos. Et j'ai crié…. RESPIRE SAM, RESPIRE.

Quelques hurlements plus tard, j'ai prié pour ne jamais devoir crier cette phrase à nouveau. Malheureusement, je n'ai pas du prier assez fort car je les ai trop prononcé ces mots. À un point où ils font partie de mon quotidien. Et selon moi, ce n'est pas normal que se soit rendu normal pour nous de crier… RESPIRE SAM, RESPIRE…

Comme pleurer l'épuisait et que si il était épuisé, il respirait trop vite et que si, il respirait trop vite, son cœur battait trop vite… L'arbre est dans ses feuilles… Pour un bon moment, il était important que Sam pleure le moins possible. Ça l'épuisait trop et ça pouvait devenir dangereux pour lui. Comme on ne voulait surtout pas qu'on nous l'enlève à nouveau. Il a dormit entièrement dans nos bras ou collé sur nous dans notre lit jusqu'à ses deux mois environ. Donc, aussi bien dire : les deux premiers mois de sa vie, nous n'avons pas vraiment dormis moi et mon chum… Des épisodes comme la nuit où il est arrivé à la maison, j'en ai vécu trois. Je peux vous assurez que voir mon bébé mauve, ça me hantait et je ne voulais le laisser à personne car j'étais la seule à savoir quoi faire et à avoir les nerfs assez solides pour le faire… Vers quatre mois, les vomissements en jets avaient beaucoup diminués mais il continuait de régurgiter au moins 20 fois par jour et ce même avec une médicamentation extrême… Mais s'en était fini des vomissements en gros jets où ça lui sortait par la bouche, le nez et parfois même les yeux. Donc, fini les étouffements où j'étais certaine qu'à un moment donné, je ne réussirais pas à le sauver d'une mort certaine où par ma faute, mon bébé mourrait dans mes bras. Ce stress étant enfin derrière nous, je pensais qu'on avait réussis à gagner la guerre…

On avait gagné une autre bataille certes, mais pas la guerre… À quatre mois Sam a eu son deuxième gros rhume et soir où j'étais seule à la maison avec les enfants. Le moniteur qui vérifie si mon gars respire s'est mis à sonner. Pour vous donner une idée, quand le moniteur sonne, c'est que ça fait 30 secondes qu'il ne respire plus… Le temps que je me rende en haut où je me suis retrouvé avec le pire cauchemar de toute ma vie, je me retrouvais avec un bébé bleu, inerte, mou comme de la guenille et qui à première vue la vie semblait avoir abandonné… Je l'ai pris, j'ai crié, je l'ai serré contre moi et encore une fois, mademoiselle adrénaline, ma nouvelle meilleure amie… M'a prêté un peu de ses forces… J'ai mis mon gars sur son bureau à linge, couché sur le dos, inerte et j'ai écouté son petit cœur. Dieu MERCi, ça jouait du tambour dans cette petite cage thoracique là… De ma grande bouche de mère au bord de la crise cardiaque, j'ai enveloppé sa minie bouche et sa peanut de nez. Tout comme le grand méchant loup qui voulait faire tomber la maison de brique du troisième petit cochon, j'ai soufflé. La main que j'avais posé sur son gros ventre de bébé, s'est doucement et légèrement sur élevée. MERCI mon Dieu, l'air passait. Alors j'ai soufflé et soufflé et j'ai crié… RESPIRE SAM, RESPIRE…

Quelques soufflements plus tard. Un grand cri perçant est venu secouer mes oreilles et réchauffer mon cœur de maman. Après un soupir, j'ai autorisé toutes les larmes de mon corps à couler sur mes joues et j'ai serré mon bébé contre moi. Cœur contre cœur et j'ai prié pour que jamais plus je n'aie à crier ses mots….

Je ne dois pas prier la bonne personne ou dans la bonne langue car la semaine dernière, si on ne compte que les arrêts respiratoire complet de Samuel, j'ai du crier ses mots de nouveau pour une huitième fois. Huit fois… C'est la première fois que je dis ce chiffre, nos familles vont faire le saut s'ils lisent ce blogue car ils n'ont aucune idée l'enfer dans lequel nous vivons. Pour eux Samuel, c'est un bébé magnifique et très énergique qui adore joué, sourire, jasé et qui rampe partout. Il ne pleure jamais si maman est là, ou presque. Mais je n'ai pas le droit d'aller bien loin… Est-ce parce qu'il sait que je suis la seule à pouvoir le fournir en oxygène en cas de besoin ? Je m'autorise à croire que oui, je me fais croire qu'il a autant besoin de moi, que moi j'ai besoin de lui…

Personne ne se doute, de tout ce que l'on vit, de tout ce par quoi on a du passer depuis que ce petit miracle est entré dans nos vies. N'allez surtout pas croire, que je veux me plaindre ou obtenir la pitié de qui que ce soit. Je ne fais que me libérer, écrire comme si j'écrivais à mon journal. Peut-être qu'en me libérant un peu, je vais pouvoir faire un plein de courage et affronter tout ce qui s'en vient… Est-ce que je vais dire qu'on a gagné la guerre… JAMAIS… Chaque nuit, Samuel s'en va au champ de bataille. Et l'instant où je me lève le matin et réalise qu'il est en vie, je me dis que nous avons gagné une bataille de plus. Mais en fait tout sera à recommencer la nuit suivante. Car lorsqu'il entrera dans un sommeil profond, épuisé de sa journée où il doit fournir deux fois plus d'effort que n'importe quel bébé normal pour respirer. Tellement profond et tellement épuisé que même s'il arrête de respirer, ça ne se réveillera pas…

Pour ceux qui se demande pourquoi, on n'est pas à l'hôpital avec lui… Comme je vous l'ai dit, j'ai sauté bien des détails. Mais rassuré vous, le pédiatre de Samuel, qui est un pédiatre de Sainte-Justine, soit dit en passant. Est au courant de tout, tout, tout. Mais comme, rien de chronique cause ses arrêts respiratoire et que rien ne nous indique s'il en fera d'autre ou non. Il n'y a rien à faire à Ste-Justine de plus, que ce que nous faisons en ce moment. Il a besoin de ses pompes et de surveillance constante, ce que sa maman fait en tout temps… Son problème n'est qu'en phase de sommeil profond, donc normalement, je dis bien normalement… C'est supposé ce produire que la nuit. C'est arrivé une fois à 19h00 le soir mais les conditions de la journée n'avaient pas été en sa faveur… Plus il est fatigué ou si il passe la journée dehors et qu'il faisait très chaud, où si il est malade. Les risques augmentent… En principe, le simple fait de le réveiller suffit. Des arrêts respiratoires où, je n'ai qu'à lui dire RESPIRE SAM, RESPIRE… Sans lui faire le : bouche à bouche, il y en a eu plus que 8. Par 35 quand même, mais plus que 8… Normalement, encore une fois, je dis bien normalement, plus il va vieillir, moins il devrait en faire. Mais tout dépend de comment évolue ses poumons et de son reflux qui est en grande partie la cause de ses arrêts respiratoires. Quoi qu'il en soit, soyez rassuré, il est plus que bien suivi pour ça et nous prenons toutes les mesures nécessaires pour le garder en vie…

Mes nerfs dans tout ça ??? Honnêtement, je ne sais pas, je ne sais plus… À quelque part, quand les ambulanciers sont partie avec mon bébé et que moi j'ai du resté sans lui à l'hôpital avec mon chum et mon mal… Quelque chose s'est brisée en dedans de moi. Je ne serai plus jamais la même. J'ai constaté que je suis différente sur bien des points. Et j'apprécie tout ce que la vie me donne de beau avec et pour mes enfants. Par contre chaque soir, je me couche avec le cœur qui bat environ à 120bpm. Chaque soir, je me couche avec la peur au ventre. Chaque soir je me couche avec une boule dans la gorge et l'envie de pleurer. Chaque soir, je me couche en me demandant si cette nuit, ne serait pas la nuit ou je perdrai la guerre…

Comme personne ne peut vraiment comprendre ce que je vis, je n'en parle pas. Oui je parle des grandes lignes. Je vais dire qu'il a fait un gros arrêt respiratoire, si ça l'adonne que je vois les deux trois personnes avec qui je me sens à l'aise d'en parler. Mais sinon, quand Samuel, se laisse trop bien allé dans les bras de Morphée et qu'il est trop endormi pour dire à son cerveau de dire à ses poumons de respirer. Bien la plus part du temps, je garde ça pour moi, et je le vis en tête à tête avec moi-même. Les gens ne comprennent pas, ou nous juge en pensant qu'on ne fait rien pour que ça l'arrête. Parce qu'ils ne savent pas tout ce que l'on fait justement et surtout tout ce que l'on endure.

Je suis une pro du bouche à bouche, j'ai tellement peur que mon gars meurt que j'entends son moniteur sonner, même quand mon gars est assis dans le salon devant moi avec ses jouets. Mes filles entendent un alarme de feu à la télé et elles pleurent et crient : MAMAN, MAMAN, SAM RESPIRE PU, Y VA ÊTRE MORT. Elles ont été témoin de l'un de ses arrêts respiratoire une fois, et ça les a marquées. J'ai eu beau leur expliquer la situation, elles sont trop petites pour comprendre et on ne devrait pas à 4 ans et 6 ans devoir comprendre qu'on peut mourir avant d'avoir atteint ses 1 an. J'ai essayé de les protéger de tout ça, mais il y a des choses qu'on ne peut cacher éternellement alors on vie notre stress en famille et avec tout l'amour qu'il y a entre nous cinq. J'espère de tout mon cœur que ce soit suffisant pour remporter cette bataille.

Ma peur, est qu'un jour mes nerfs ou mon corps me lâchent. Une mère s'est pas supposé faire le bouche à bouche à ses enfants huit fois en dix mois. Une mère ce n'est pas supposé s'endormir le soir en espérant ne pas entendre beeeeeeeeeeeeeeeep-beeeeeeeeeeeeeeeep… Et ce dire, et si cette fois-ci, je n'y arrivais pas. Une mère ce n'est pas supposé devoir expliquer à ses autres enfants pourquoi leur petit frère était tout bleu et tout mou et surtout pourquoi il avait l'air mort. Une mère ce n'est pas supposé devoir crier à son enfant de respirer. J'ai hâte de lui crier non ou ne fait pas ça… Ceux qui disent, ce qui ne nous tue pas, nous rends plus fort… Bien, allez chier… Parce que moi, ça ne me rend pas plus forte, ça me rend plus fragile. Je ne suis pas courageuse, je me bats pour que mon enfant ne meure pas. Je n'ai pas des bons nerfs, j'ai une grande amie qui s'appelle adrénaline, tout repose sur elle et je souhaite qu'elle ne me lâche pas. Je ne suis pas une meilleure mère à cause de tout ça, Et ne me dites pas qu'il n'y a jamais rien qui arrive pour rien, il y en a pas de bonne raison pour laquelle mon gars doivent subir ça. Et il n'y en a pas de bonnes raisons pour laquelle je doivent vivre avec une épée de Damoclès au dessus de ma tête en me demandant si un jour elle va me tomber dessus en me privant de mon fils où si elle va finir par aller écœurer quelqu'un d'autre. Je ne pense pas un jour me dire ou me penser plus forte, j'ai plutôt l'impression que je vais tomber à genoux et me vider de mes larmes… Un cœur de mère n'est pas fait à l'épreuve de toutes les souffrances. Il y a des limites à ce que notre cœur, notre corps et notre cerveau sont capable d'encaisser… Où est ma limite ??? Je l'ignore, mais ce que je sais… Jusqu'à mon dernier souffre je vais me battre pour mes enfants, et si il faut que je crie RESPIRE SAM, RESPIRE jusqu'à ce qu'il parte vivre en appartement, je vais le faire et je passerai le flambeau à sa blonde…

Dans 45 dodos, Samuel fêtera ses un an. De nouveaux tests et examens seront à faire à l'hôpital pour lui et à ce moment là, nous auront de bonnes ou de mauvaises nouvelles. J'essaie de ne pas penser à ça. Dans le fond, la vie nous amène toujours de nouveaux défis. Lui, il en a des un peu plus difficiles pour le moment… Quand mon gars me regarde avec ses beaux grands yeux bruns aux cils magnifiques et qu'il dit maman avec sa petite voix toute belle de bébé. Je suis la personne la plus comblée et heureuse sur cette terre. Et à ce moment précis où il prononce ce mot, j'oublie totalement que j'ai du crier à je ne sais combien de reprise… RESPIRE SAM, RESPIRE…

1 avril 2011

Un tout petit peu de moi...

Seigneur, ça fait tellement longtemps que je ne suis pas venue ici... Je ne sais même pas par où commencer...


Pendant ma grossesse, je n'avais plus le goût d'écrire, je ne sais pas pourquoi, pourtant écrire, c'est ma plus grande passion ! Je croyais avoir perdue cette passion avec la montée d'hormones. Heureusement, je m'étais royalement trompée...


Ma tête est tellement pleine, que je ne sais plus quoi écrire, ni sur quel sujet... J'ai tellement d'idées, que je dois prendre des notes sur des bouts de papiers, mais j'ai tellement de bouts de papiers, que je les perds, donc je perds mes idées !


J'ai toujours eu la tête qui débordait d'idées, ça se bouscule toujours dans cette cabane à "Moineau" là ! J'ai de la misère à me concentrer sur une chose car je pense à 36 autres affaires en même temps. Je n'aime pas prendre un bain ou ne rien faire, car je pense encore plus dans ces moments là...


Quand le bon Dieu a donné le bouton "Off", j'étais occupé à penser à je ne sais quoi, alors j'ai manqué cette option... Alors, comme je pense à trop de choses, quand vient le temps de parler, j'ai du mal à vraiment exprimer ce que je pense vraiment... C'est pas clair hein ???


Tout ça pour dire que dans le fond, je suis bien meilleure pour écrire que pour parler... Je ne veux pas dire par là, que j'écris bien... Mais simplement que c'est beaucoup plus facile pour moi, de mettre mes pensées et mes émotions sur papier...


Quand j’étais petite, je n’avais personne à qui je pouvais vraiment me confier en dehors de ma mère. Et même si on a une mère merveilleuse, on ne veut pas toujours tout lui dire. Il y a certaines choses qu’on aimerait mieux raconter à une autre personne que notre maman chérie. Moi, je n’avais personne… Alors, j’ai commencé à écrire, ce n’était pas facile de me plonger ou replonger dans mes états d’âme, passé, présent ou même futurs… Je ne savais pas gérer mes émotions, alors j’ai tout mis sur papier. Je dois avoir utilisé, au moins la moitié des arbres de l’Abitibi et fait vivre les compagnie de crayon HB à tout écrire ce que j’avais sur le cœur.


J’ai grandie en écrivant, j’ai évoluée en gravant sur mon précieux papier, mes secrets, mes souvenirs et mes états d’âmes. Écrire était devenu ma meilleure amie, écrire était devenu une libération, écrire était devenu un besoin, écrire était devenu ma sécurité et ma tranquillité d’esprit… Pas une journée passait sans que quelque part sur un bout de papier, dans un cahier ou encore sur un beau papier à lettre parfumé, je ne partageais ma vie avec l’écriture. Comment vivre sans ma dose….


Et ce besoin d'écrire ne m’a pas quitté, il me travaille les entrailles, j'y pense tout le temps. Avec trois enfants, les bonnes occasions se font beaucoup plus rares. J'ai aussi peur, de ne pas être assez bonne, de ne pas être lue. Mais dans le fond, est-ce vraiment important ?


Oui, la récompense est d’être lu, mais pour qui j’écris dans le fond ?


POUR MOI, pour me faire du bien, pour me vider l’esprit, pour alléger mes peines, pour partager mes bonheurs. Pour garder en souvenirs les moments les plus marquants de ma vie. Écrire c’est ma thérapie !


Une autre de mes passion… Ce n'est pas un secret pour personne, j'aime, non j'adore être enceinte. Avoir un enfant reste ce qu'il y a de plus fort comme émotion à vivre pour moi. J'aime tellement ça, que je serais enceinte à chaque année ! Par contre cette dernière grossesse a été si merveilleuse, à quelques détails près... Pourtant, ce qui devait être ma plus belle réussite, c'est transformé en mon pire cauchemar.


Plusieurs personnes me demande de leur écrire mon récit d'accouchement... Je ne cesse de répéter, oui, oui... En fait, j'en suis incapable... Quand j'écris, je me plonge dans un autre univers, comme je suis dyslexique, je dois énormément me concentrer pour lire ou pour écrire. Sans quoi, je n'arrive à voir un tas de tâches noires entremêles les unes aux autres. Pas évident de ce concentrer avec trois enfants !!! Le seul temps ou je peux écrire est lorsque ma famille est endormie, lorsqu'un silence quasi-total règne dans ma maison. À ce moment précis, il se passe quelque chose de magique entre moi et mon âme, un espèce de fusion. Et lorsque je suis dans cette fragilité d'esprit, je revis, ce que j'écris avec presqu'autant d'intensité que lorsque c'est arrivé pour vrai...


Pour écrire sur ce qui nous passionne, sur un sujet de l'actualité ou sur un fait cocasse ce n'est pas trop difficile. Mais quand on doit, se pencher sur un événement qui est venu causer une brèche à notre âme, ce n'est plus du tout la même chanson. Ça devient difficile, pour ne pas dire insupportable d'écrire où de raconter ce dit événement. La naissance de mon fils, fait partie de ces fragiles moment de ma vie, où tout aurait pu basculé du mauvais côté...


Je vais l'écrire mon récit d'accouchement, quand mon cœur et mon âme seront assez solide pour revivre le plus dur moment de toute ma vie.


Ce soir, j'ai de l'inspiration, je devrais travailler sur mon roman, mais j'ai envie d'écrire sur quelque chose de plus personnel. En fait, j'écrirais 10 articles en ligne. Le problème est le suivant : Si j'écris 10 articles se soir, seulement 2 ou 3 seront lus. Comme l'un des plaisirs d'écrire est d'être lu, je ne gâcherai pas mon fun...


En fait, ce soir, c'est comme un comming out pour moi, c'est mon retour à l'écriture après une très longue pause. Une trop longue pose... Mes doigts se sont ennuyés de cette sensation inexplicable qui me procure un si grand bien être, quand ils tapotent le clavier. Mes oreilles se sont ennuyés du tambourinement des pas de danse de mes doigts sur mon chaleureux clavier de portable. D'autant plus que c'est le méga silence dans ma maison alors, ces petits détails, je les vis encore plus profondément. Je les apprécie encore plus profondément. Mon esprit et mes mains sont en symbiose parfaite pour vous offrir chacun mots que vous lisez en ce moment.


Vais-je me retenir et n’écrire qu’un seul article ? J’ai bien peur que oui… Il est passé minuit et demain, sera une grosse journée. Mais ne vous inquiétez pas, je ne serai plus aussi longue à venir vous offrir une partie du trésor qu’est ma vie. Mon besoin de caresser mon clavier pour y vider mon esprit est trop fort pour vous laissez quelques mois sans article. Non, je ne ferai pas de promesse car je ne peux être certaine de les tenir. Mais je vais écouter ma passion pour l’écriture qui bat de concert avec mon cœur et je vais venir vous partager un petit peu de moi, pour vous, sur ce blogue !!!


Merci de me lire !


Nadia
xxx